J’ai lu beaucoup articles et écouté de nombreux reportages soulignant le vingtième anniversaire de la chute du Mur de Berlin. On a eu raison de célébrer un événement porteur d’une aussi grande signification dans la marche de l’humanité vers la liberté. On a eu raison de surcroît de se réjouir du fait que le démantèlement de la muraille se soit effectué sans violence. Heureuse tournure des événements dont on est redevable en partie à des soldats et à des policiers qui ont jugé que le temps était venu d’appuyer la cause de citoyens englués dans une situation absurde et qui aspiraient à vivre dans une société libre.
Il y a toutefois un aspect du dossier dont on a peu parlé dans les articles et les reportages : celui de la source, de l’origine de cet invraisemblable blocage des rapports sociaux au coeur de l’Europe. Des travailleurs ont construit le mur, mais qui en avait donné l’ordre ? Au premier plan des apparatchiks, des décideurs politiques devenus paranoïaques, incapables de traiter d’égal à égal avec des pays démocratiques , incapables de répondre aux attentes légitimes d’une population soumise à un joug policier.
Mais il faut aller plus en profondeur dans l’identification de la source à l’origine de ce blocage. Il faut remonter à l’idéologie marxiste cachée derrière cette paralysie qui a freiné le développement de l’Europe pendant près de trente ans. Une philosophie allergique aux droits humains et aux libertés démocratiques et néanmoins longtemps à la mode chez de nombreux intellos vivant en Europe occidentale, ceux que Raymond Aron interpelle dans son livre-choc L’opium des intellectuels. Parmi eux de grands esprits qui ont contribué à la durée de ce mur de la honte.
Le mur est tombé : voilà une bonne nouvelle. On souhaite maintenant un acte de repentance de la part de fins intellos d’obédience marxiste qui ont pactisé avec les apparatchiks responsables de sa construction.